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Sans aucun doute, nous serons très nombreux, catholiques comme non catholiques, à être attristés par le départ du Père Ambros. C'était un homme généreux et bon, ouvert au dialogue et qui savait écouter. Il s'opposait avec douceur mais fermeté à toute intolérance, même dans sa propre église qu'il voulait ouverte et moderne. Il acceptait la projection de films sur des thèmes controversés et tabou sans protester, tels ceux sur l'homosexualité ou l'avortement, même s'il était en désaccord. Il essayait de comprendre et s'il secouait la tête, d'autres préoccupations prenaient vite la relève. Son rôle dans le milieu du cinéma laisse des traces qui ne s'effaceront pas.

Mes premiers contacts avec lui datent des années 70 où il venait régulièrement participer au festival du film documentaire de Nyon - aujourd'hui Visions du Réel - pour voir, dialoguer et conseiller. En cette époque de guerre froide il à joué un rôle important en aidant le dialogue au-delà des barrières idéologiques entre réalisateurs d'origines diverses. Lorsque nous avions accueilli un groupe de réalisateurs baltes en 1987 il s'est activement occupé d'eux, tout particulièrement de Herz Frank qui avec son aide a repris contact avec sa femme et sa fille dont il avait été séparé par le régime. Herz Frank vie maintenant en Israël.

Père Ambros a été l'un des piliers de la création du tout premier jury oecuménique au festival de Locarno en 1973, jury qui fut suivi neuf mois plus tard par un jury oecuménique au Festival de Cannes. Les arguments contre cette initiative comme les oppositions ne manquaient pas, certaines au sein même de sa propre Eglise, mais avec persuasion et insistance il réussit à en imposer l'idée comme étant une nécessité. Son rôle fut également important dans la création du jury oecuménique au Festival de Berlin ou de sérieux problèmes étaient à résoudre pour fusionner les deux jurys d'Eglises déjà existants.
A la chute du communisme, en 1990 il noua des contacts avec le patriarcat orthodoxe de Russie lors du Festival de Moscou et découvrit avec bonheur que deux des adjoints du Métropolite de Moscou avait fait leurs études au VGIK, la prestigieuse école de cinéma. Mais son voeu d'une plus intense collaboration dans le domaine du cinéma avec les Eglises orthodoxes se heurta vite à l'absence d'une structure d'accueil adéquate comme aux divisions internes entre les diverses Eglises de l'Orthodoxie. Un problème similaire se posa avec la communauté juive car seul les Eglises Evangélique et Catholique ont jusqu'ici des organismes chargés spécifiquement des medias, ce qui n'est pas le cas dans ces autres communautés. L'oecuménisme n'était pas pour lui un vain mot, mais un engagement et une nécessité. Le cinéma était pour lui un outil important pour élever l'Homme et rapprocher les cultures.

Nous lui avons rendu visite, ma femme et moi, en septembre dernier dans sa maison de retraite à Lucerne. Nous sommes restés avec lui plus d'une heure, poussant sa chaise à roulettes vers la cafétéria. Il n'avait pas changé sinon pour une grande difficulté à parler, mais l'esprit était resté aussi vif que jamais. Nous lui avons demandé s'il célébrait encore la messe, mais il nous à répondu qu'il ne pouvait plus que co-célébrer. Nous avons parlé du Saint Père et de la tempête contre lui dans le monde musulman. Il nous a répondu qu'il fallait lui laisser le temps et ne pas juger maintenant. Nous avons parlé de Signis et il était content d'avoir reçu peu avant la visite du nouveau secrétaire général. Puis, nous avons noté parmi les quelques livres qu'il avait là, une biographie du peintre Matisse. Il nous a dit beaucoup aimer l'oeuvre de ce peintre. Il avait de la peine à lire, mais s'informait grâce à la télévision. Il devait partager sa chambre avec un autre pensionnaire et nous avons pensé que l'ex-président de l'OCIC méritait sans doute mieux, mais n'avons rien dit. Il voulait qu'on reste, mais nous sentions qu'il était fatigué. Il a insisté de nous embrasser tous les deux tendrement à notre départ. La dernière vision que nous gardons de lui c'est sont au revoir affectueux de la main depuis sa chaise roulante et son regard triste alors que nous sortions de sa chambre. Nous ne savions pas que c'était déjà un adieu.

Notre souhait est qu'il ne soit pas oublié et serve d'exemple à une Eglise prise entre son passé, son présent et l'avenir d'un monde complexe ou tant d'incompréhension et d'intolérance divise et rend le dialogue si difficile.

Moritz de Hadeln
directeur des Festivals de Berlin (1979-2001)
et de Venise (2003-2004)






2006
Farewell, Father Ambros Eichenberger
Adieu, Père Ambros Eichenberger
These lines - published in French in the media bulletins "Signis" (N°93 of Nov.16, 2006) and  "Ciné-feuilles" (N°535 of Nov.8, 2006)  - are a tribute to the Dominican Father Ambros Eichenberger, who died in Lucern (Switzerland) at the age of 77 years on October 24, 2006. He was a close friend and supporter of the de Hadeln's for many years and did a lot to encourage them in their work in Nyon, Locarno and Berlin.

Thanks to him, the de Hadeln's were able in Locarno in 1973 - in spite of a strong opposition - to provoke the creation of the first ever Ecumenical Jury by joining the Catholic and Protestant media organs in a single group. This example was to be followed shortly after in many other festivals, including Cannes and Berlin, and over the years the collaboration was extended to other Christian communities, among others with the orthodox church.
Ambros Eichenberger was chairman (1980-1991) of the powerful catholic film organisation OCIC, depending directly from the Vatican, but an open mind and tolerant person who did not mind controversial themes. He knew how to suggest, never to impose nor to condemn. He understood the power of film as an instrument to foster communication and dialogue.

The catholic and protestant churches, more than other religious communities, have always been very active in the media field, helping to promote films they thought appropriate for their audiences for carrying humanist values and promoting dialogue among cultures and nations. Such ideals, even if the de Hadeln's by no means are active in any church organisation, were always shared by them during the selection process that lead to the programming of their festivals.
2006
Moritz de Hadeln cesse sa collaboration
avec le Nouveau Festival du Film de Montréal (FlFM)
Communiqué 
Pour diffusion immédiate 

A la suite notamment de la réorientation du FIFM annoncée par le "Regroupement pour Le Festival de Cinéma de Montréal Inc." en octobre dernier et son intention de ne plus réaliser un festival en 2006, la collaboration avec  "de Hadeln & Partners, Film Consulting" de Berlin, la société de Moritz et Erika de Hadeln, a donc pris fin. Ces derniers auraient souhaité qu'une telle annonce soit faite conjointement avec le Regroupement. En effet, après avoir maintes fois vanté l'intention d'une politique de transparence vis à vis des médias, il est regrettable que le Regroupement se soit cantonné depuis trois mois dans le mutisme quant à ses intentions.

Les modalités du retrait de "de Hadeln & Partners" du projet sont actuellement en voie de négociation. Rappelons qu'à l'origine une convention de consultant d'une durée de trois ans avait été signée avec le Regroupement. Pour l'heure, même les honoraires et remboursements dus pour 2005 n'ont pas encore été pleinement honorés.

Invité en février dernier comme directeur artistique d'un Nouveau Festival de Films de Montréal, un festival voulu par la SODEC et Téléfilm Canada et alors qu'il était question d'une association avec le Festival du Nouveau Cinéma et la fin du Festival des Films du Monde, Moritz de Hadeln s'est rapidement trouvé confronté avec la situation intenable de trois festivals concurrents à Montréal en moins de deux mois à laquelle s'est ajouté le peu d'expérience de l'Equipe Spectra en matière d'organisation d'un événement cinématographique.



Malgré ce climat extrêmement difficile et le peu de temps disponible, conformément au projet ambitieux voulu par les autorités et le Regroupement, Moritz de Hadeln et ses collaborateurs ont pu réaliser en septembre 2005 avec succès le programme de cette première édition du FIFM avec de nombreuses premières mondiales et des films de grande valeur, sans compter une large présence canadienne et un jury prestigieux présidé par Claude Lelouch. Hélas, pour de multiples raisons, l'événement n'eut pas le succès public qu'il aurait mérité et s'est clos avec un déficit apparemment important.

Moritz et Erika de Hadeln espèrent que le Regroupement et les organisations québécoises et canadiennes sauront trouver une solution aux problèmes que connaît présentement Ie milieu du cinéma à Montréal avec ses festivals. Ils tiennent à remercier Alain Simard, Président du Regroupement et de l'Equipe Spectra, ainsi que le Regroupement pour leur confiance et plus particulièrement les producteurs et distributeurs parmi ses membres qui ont mis à disposition des films d'intérêt lors de cette première édition du festival. En outre ils tiennent à remercier leurs collaborateurs immédiats, Robert Meunier et Emmanuelle Dessureault ainsi que leurs collègues membres de la Commission de Sélection et leurs délégués à l'étranger pour leur appui et leur amitié lors de la réalisation de cet événement à bien des égards unique dans les annales des manifestations cinématographiques.

Rappelons que Moritz de Hadeln a dirigé le Festival de Locarno de 1972 à 1977, le Festival de Berlin de 1980 à 2001 et le Festival de Venise de 2003 à 2004 et qu'il est en outre le fondateur en 1969, ensemble avec sa femme Erika, du Festival International du Film Documentaire de Nyon, aujourd'hui devenu Visions du Réel.

Berlin, ce 10 février 2006
2005
Press Release 
For immediate publication 

The 14th Damascus International Film Festival
Moritz de Hadeln, president of the International Jury

The minister of Culture of the Syrian Arab Republic, Dr.Mahmoud Al-Sayyed, and the head of the Syrian National Film Organization and Festival Director, Mohamad Al-Ahmad, have invited Moritz de Hadeln - former director of the Locarno, Berlin and Venice Film Festivals - as President of the International Jury of the 14th Damascus International Film Festival, to be held from November 20 to 27, 2005.

In his acceptance letter, Moritz de Hadeln wrote: “In the difficult international present political situation, I measure even so more the great responsibility you entrust me with as President of your International Jury. As far as I can, I shall do my best to help you and try to contribute to the success of this forthcoming Festival”.




According to festival sources, the other members of the international jury are: Maria Novaro (film director, Mexico), Valeria Sarmiento (film director, Chile), Katerina
Didaskalou (actress, Greece), Joachim von Vietinghoff, (producer, Germany), Corinne Cléry (actress, France), Gianfranco Mingozzi, (film director, Italy), Pousy, (actress, Egypt), Monica Van Campen (actress, Spain), Hamadi Gheroum, (film historian, Morocco), Walid Ikhlasi (screen writer) and Jamal Souliman (actor), both from Syria.

Besides the Feature, Short and Documentary Film competitions, the forthcoming Festival comprises around 20 Sections and will screen some 400 films, including a tribute to the film makers Karen Shakhnazarov and Mohammad Chaheen, to the actresses Nabila Obeid (Egypte), Nadine (Libano), Agostina Belli (Italy) and Alexandra Stewart (Canada) not to mention a panorama of Moroccan and Chinese cinemas. The festival program largely reflects the new openness introduced since the election of President Bashar Al-Asad as head of state. The festival takes place bi-annually since 1979. Up to 1999, the festival's competition concentrated exclusively on films from Arab countries, Latin America and Asia but since 2001, the festival has gained a true international focus.

For further information: http://www.cinemasy.com
MdH /15.11.2005








Le jury a été surpris de ne pas pouvoir déceler une ligne conductrice dans la sélection des films en compétition, où le meilleur côtoyait le moins bon, où des œuvres de réalisateurs établis côtoyaient celles de nouveaux réalisateurs, de même que le jury regrette que pas plus de soins n'aient été donnés à la sélection des films des pays arabes.

Cette situation a rendu le travail du jury particulièrement ardu.  Le jury  formule l'espoir que le 16ème Festival International du Film d'Auteur de Rabat 2010 verra la naissance d'un nouveau festival à la hauteur des attentes et de la Capitale du Maroc.

Rabat, le 30 juin 2009

2009
15ème Festival International du Cinéma d'Auteur Rabat

Remarques préliminaires lors de la lecture du palmarès du Jury International:

Le Jury International composé de Jawad Assadi (Irak), Tanvir Mokammel (Bangladesh), des Marocains Layla Chaouni Benabdallah et Farid Belkahia sous la présidence de Moritz de Hadeln (Suisse) a visionné avec attention les 12 films de la sélection en compétition et souhaite faire les remarques suivantes :

Le jury a pris note que cette 15ème édition du festival est, de l'avis même de ses organisateurs, un festival de transition ce qui explique les nombreux problèmes de logistique survenus malgré la bonne volonté des membres de l'équipe. Au vu du potentiel que représente cette manifestation, le jury émet le vœux que tout soit fait afin de redonner dès l'année prochaine au festival le prestige qu'il mérite.




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